ET SI PAS MAINTENANT, QUAND ? Ep22
- intro
- Bonsoir. Bienvenue dans l'émission du CCLJ, "Et si pas maintenant, quand?". Ce soir, nous recevons: Tsillia Finn, étudiante en Sciences des religions et de la laïcité à l'ULB, qui nous parlera du colloque "La religion dans la cité" qui se déroulera en février à Flagey. Frédérique Schillo commentera pour nous l'actualité en direct d'Israël. Me David Ramet, avocat de la famille Riva, avec qui nous ferons le point sur le procès de l'attentat du Musée juif de Belgique. Maxime Rovere, philosophe et écrivain, nous présentera son nouveau livre "Que faire des cons ?". virgule On commence cette émission en musique avec Jain et son titre Oh man.
- Musique
- itw 1 - Tsillia Finn
- On écoutait Jain avec Oh man. On retrouve à présent Tsillia Finn. Bonsoir Tsillia.
- Tsillia Finn, vous êtes étudiante à l'Université Libre de Bruxelles. Vous êtes en train de terminer un master en filière des Sciences des Religions et de la laïcité. Vous participez cette année à l'organisation de la deuxième édition du festival "La religion dans la cité" qui se tiendra à Flagey ces 22 et 23 février. La thématique cette année est « Corps et religion ». Un thème en droite ligne avec le sujet de votre mémoire puisque vous le consacrez aux femmes juives hassidiques anversoises. Tsillia Finn, d'où vous vient cet intérêt pour les religions?
- Vous avez vous-même grandi dans une famille juive. Vous avez également fréquenté l'école Beth Aviv ainsi que les mouvements de jeunesse juifs de Bruxelles. Le judaïsme fait-il partie intégrante de votre vie?
- Tsillia Finn, un article vous est consacré dans le Regards de février. On peut y lire que vous êtes passionnée par les questions identitaires. C'est une thématique à la fois complexe tant à comprendre qu'à expliquer, mais qui est pourtant indispensable à la définition et à la compréhension de soi et d'autrui. Tsillia, comment se construit une identité?
- Tsillia Finn, vous présenterez prochainement votre mémoire de fin d’études. Celui-ci a pour sujet l’identité des femmes juives hassidiques anversoises. Qu'est-ce qui vous intéressait dans cette thématique très spécifique?
- Les femmes juives hassidiques anversoises, c'est un monde qui a priori nous semble très fermé. Comment êtes-vous entrée dans leur intimité?
- Quelle a été votre thèse de travail?
- Etes-vous parvenue à vos fins?
- Vous participez cette année à l'organisation du festival "La religion dans la cité" qui se tiendra à Flagey ces 22 et 23 février. Cette seconde édition est consacrée au corps dans la religion. On y parlera des liens très étroits entre le corps et la religion. Tsillia, cette thématique est finalement en droite ligne avec votre sujet de prédilection?
- Le programme de ce colloque s'annonce très dense. On aura notamment des débats, des conférences, des concerts et des performances artistiques. Mais il s'agit surtout et avant tout d'une agora citoyenne durant laquelle tous seront appelés à prendre part à la réflexion. Ce colloque sera-t-il donc l'occasion de parler de cette thématique avec les jeunes?
- Autre fait important, Tsillia, cette année, la parole sera réservée à des oratrices. Pourquoi cette volonté de ne faire parler que des femmes?
- On ne peut s'empêcher de faire un rapprochement entre le corps de la femme et la religion. Le premier souvent victime de violences subies ou imposées par le deuxième. Est-ce que c'est quelque chose qui vous est apparu également dans vos recherches pour votre travail de fin d'études?
- Tsillia Finn, quels sont vos projets futurs?
- Tsillia Finn, merci d'avoir été des nôtres ce soir. Je rappelle que les lecteurs de Regards pourront découvrir votre portrait dans le numéro qui sort cette semaine. Je vous souhaite une bonne continuation et beaucoup de succès pour la présentation de votre mémoire. A bientôt.
- musique
- itw 2 - Frédérique Schillo
- C'était Eric Berman avec Yom hadash nifla. Et on retrouve à présent Frédérique Schillo. Bonsoir Frédérique.
- Frédérique, ce soir, nous allons à nouveau parler de Benny Gantz, le grand rival de Netanyahu pour les élections israéliennes. Cet ancien chef d'état-major de l'armée annonçait il y a quelques semaines que son parti, "Résilience pour Israël", serait pour "Israël avant tout". Gantz est en train de devenir un véritable phénomène en Israël, et même au-delà d'ailleurs. Frédérique, Benny Gantz a lancé sa campagne électorale ce mardi. Quels sont les grands points de son programme?
- Frédérique, le discours de Benny Gantz ne plaît pas particulièrement à tout le monde. "Résilience pour Israël" reçoit d'ailleurs des attaques autant de la gauche que de la droite. Que reproche-t-on à Gantz?
- Autre sujet à l'actualité ce soir, cette crise qui touche durement les Palestiniens. Mahmoud Abbas a accepté mardi la démission de son gouvernement, sur fond de dissensions persistantes entre l’Autorité palestinienne et le Hamas. Il a appelé hier à des élections. Frédérique, cette situation risque-t-elle d'impacter la stabilité dans les territoires de Cisjordanie?
- Frédérique Schillo, merci pour ces commentaires. On restera à nouveau à l'écoute et on vous retrouvera la semaine prochaine. Au revoir.
- musique
- itw 3 - David Ramet
- Vous avez sans doute reconnu les Red Hot Chili Peppers avec leur titre Under the bridge. On retrouve à présente Maître David Ramet. Bonsoir.
- Me Ramet, vous êtes avocat et vous représentez la famille Riva pour le procès de l'attentat du Musée juif de Belgique. Miriam et Emanuel Riva, un couple de touristes israéliens en vacances à Bruxelles pour célébrer leur anniversaire de mariage, ont été assassinés le 24 mai 2014 alors qu'ils se trouvaient dans l'entrée du Musée. Aujourd'hui, leurs filles Ayelet et Shira Riva ont été entendues lors de l'audience. Maître Ramet, pourquoi les filles Riva ont-elles hésité à témoigner au procès?
- Dans quel état sont-elles arrivées aujourd'hui au tribunal?
- Comment se sont-elles senties à la sortie du tribunal?
- Qu'est-ce que les filles Riva attendent de ce procès?
- On a beaucoup parlé de la supposée implication du couple Riva dans les activités du Mossad. Une théorie qui a nourri l'idée d'un complot contre Mehdi Nemmouche. Ce qui nous donne finalement l'impression que l'on fait le procès des victimes. Me Ramet, ces accusations tiennent-elles toujours la route aujourd'hui?
- Comment les filles Riva réagissent-elles à ces accusations à l'encontre de leurs parents?
- Etant donné que le procès se déroule face à un jury populaire, est-ce que ce genre d'accusations peut avoir un impact plus important?
- Maître Ramet, que pensez-vous des thèses de la défense?
- On est en droit de se demander jusqu'où peut aller l'immunité de plaidoirie des avocats de la défense.
- On peut aussi s'interroger sur la tournure qu'est en train de prendre le procès. Hier encore, la présidente de la Cour a appelé au retour au calme. Maître Ramet, est-il encore possible de parler de sérénité des débats?
- On apprenait mardi soir qu'un cambriolage avait eu lieu dans bureaux d'un des avocats des parties civiles. C'est le dossier de Mehdi Nemmouche qui a été volé chez Maître Lurquin. On y a retrouvé, posés sur son bureau, une batte de baseball et une kalashnikov factice. Cet événement n'a toutefois pas eu d'impact sur le déroulement du procès. Me Lurquin lui-même a affirmé qu'il ne cèderait pas à l'intimidation. Me Ramet, en sait-on aujourd'hui un peu plus sur ce vol?
- Mehdi Nemmouche s'est enfin exprimé ce matin, justement à propos de ce vol de dossier au bureau de Me Lurquin. Il a déclaré n'avoir rien à voir dans cette affaire. Il en a également profité pour clamer à nouveau son innocence dans l'attentat du Musée juif de Belgique, alors que les preuves accablantes contre lui se multiplient. Me Ramet, selon vous, Nemmouche pourra-t-il tenir cette position longtemps encore?
- Quel est le programme attendu dans prochains jours?
- Un petit mot également sur la durée du procès. On avait annoncé au départ la fin du procès pour le 1er mars. On a plus tard entendu parler de la mi-février. Me Ramet, de quoi cela va-t-il dépendre?
- Me David Ramet, un grand merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous continuerons bien sûr de suivre ce procès. Bonne soirée.
- Musique
- itw 4 - Maxime Rovere
- On écoutait Own yourself, un titre du chanteur français Naâman. Et on part tout de suite à Rio retrouver Maxime Rovere. Bonsoir.
- Maxime Rovere, vous êtes philosophe, écrivain et traducteur. Vous êtes également professeur de philosophie et vous enseignez actuellement à l'université catholique de Rio de Janeiro. Vous êtes un incontestable spécialiste de Spinoza. On vous recevait d'ailleurs début du mois au CCLJ. Vous y avez donné un conférence durant laquelle vous nous avez présenté votre livre "La clan Spinoza". On vous reçoit ce soir pour parler de votre dernier ouvrage "Que faire des cons ? Pour ne pas en rester un soi-même", publié chez Flammarion la semaine dernière. Ce livre se présente comme un véritable manuel de survie pour quiconque vit entouré de cons - c'est-à-dire à peu près nous tous. (D'emblée, on va s'excuser auprès des auditeurs pour le langage qui sera utilisé dans cette interview.)
- Maxime Roevere, pour commencer, parlons de la genèse de ce livre. Comment est née l'idée d'écrire sur la connerie?
- Maxime Rovere, comment passe-t-on de l'écriture d'un livre (plusieurs en fait) sur Spinoza à l'écriture d'un livre sur la connerie? Faut-il y voir un lien?
- Maxime Rovere, vous écrivez dans votre livre: "Le problème n’est pas la connerie, ce sont les cons". Quelle distinction faites-vous entre les deux?
- Les cons sont aussi difficiles à définir qu'à éviter. Vous les décrivez comme des êtres horripilants dont la présence gâche tout. Y a-t-il tout de même un moyen d'échapper à ce fléau?
- S'interroger sur le con, c'est s'interroger sur soi-même. Finalement, on est tous le con de quelqu'un. Vous dites aussi que le principal con se trouve en nous-mêmes. Peut-on dès lors s'y soustraire?
- Il ne nous est pas toujours possible de nous libérer des cons. C'est pourquoi votre ouvrage se présente sous la forme d'un manuel; il nous donne des pistes pour apprendre à "faire avec" les cons. Alors, Maxime Rovere, comment faire pour vivre avec des cons?
- Il y a toujours deux cons quand on parle de connerie: celui que l'on identifie comme un objet et celui que l'on est en train de devenir (ou redevenir). Que voulez-vous dire par là? Vous affirmez par ailleurs que nous devons absolument lutter contre les deux.
- Maxime Rovere, vous parlez également du naufrage interactionnel. D'après vous, la connerie a augmenté depuis l'apparition des réseaux sociaux. Comme si les algorithmes de ces plateformes nous enfermaient dans une sorte de colère permanente. Comment peut-on faire pour sortir de ce cercle vicieux?
- Maxime Rovere, en quelques phrases, quelle est la recette miracle pour ne pas rester un con?
- Maxime Rovere, merci pour ces éclaircissements. En espérant que dorénavant, nous soyons tous un peu moins cons! Je rappelle le titre de votre nouveau livre "Que faire des cons?", publié chez Flammarion. A bientôt.
- conclusion
- Notre émission touche à sa fin. Merci à tous nos invités d'avoir été avec nous ce soir.
- A l'agenda au CCLJ cette semaine: - Dimanche 3 février à 15h, le spectacle musical pour enfants "Pomme-Henriette". Il est toujours temps de réserver vos places.
- Pour toute information sur nos activités, n'hésitez pas à vous rendre sur le site du CCLJ, www.cclj.be Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine à 18h30. D'ici là, vous pouvez réécouter cette émission en vous branchant sur Radio Judaïca dimanche à 19h, ou à tout moment via le podcast disponible sur le site de la radio et celui du CCLJ. Bonne soirée.