D'ici et d'ailleurs Ep06
- la mécanique économique du IIIeme Reich.
- D’Ici et D’ailleurs, une chronique des Juifs dans le monde et du monde juif, présentée par Dominique Goldberg Bonjour chers auditeurs, j’ai le plaisir de vous retrouver pour une nouvelle plongée au cœur de l’histoire, qui nous conduit aujourd’hui dans la mécanique économique du IIIeme Reich. La machine de destruction nazie n’aurait jamais pu fonctionner à plein régime sans les complaisances et l’aide de partenaires industriels et le servage comme instrument de productivité. Bon nombre de grands noms de l’industrie ou la finance ont allègrement adhéré au régime hitlérien, soit par idéologie, soit par intérêt économique, soit les deux. On les trouve en Allemagne, dans les pays conquis, tout comme en Suisse et aux Etats Unis. La plupart de ces sociétés ont poursuivi leur activité après la guerre. Je vous propose de revenir sur les agissements de quelques-uns de ces acteurs économiques importants qui ont servi la machine de guerre nazie et exploité la MO dans les camps de prisonniers et de concentration. Commençons par l’industrie lourde avec la société KRUPP, vénérable maison fondée en 1811 dans la Ruhr. Krupp va très vite trouver des opportunités de développement et d’enrichissement avec l’arrivée au pouvoir des nazis, tout en finançant fortement le parti national socialiste Dès 1933, Hitler surnomme les usines Krupp « les forges du Reich ». Krupp devient l’entreprise devient l’un des fleurons économiques de l’Allemagne nazie et l’un des plus puissants consortiums industriels du troisième Reich.Les usines Krupp fabriquent de l’armement , en masse, pendant les années de guerre, accaparent des mines et des aciéries dans les territoires occupés par le IIIeme Reich. Et pour trouver la MO suffisante pour faire tourner les usines à plein régime, pas de souci : il suffit de puiser dans la MO des camps de concentration. Et pour maximiser les profits et la rentabilité, Krupp fait construire une énorme usine de pièces détachées près du camp d’Auschwitz, baptisée « Berhawerk ». Le groupe KRUPP utilisera plus de 100 000 « travailleurs » forcés réduits à l’esclavage. Un autre groupe industriel est à épingler pour son enrichissement au cours de la Seconde Guerre mondiale, il s’agit de IG Farben qui rassemble plusieurs entreprises chimiques, dont AGFA, BASF (production de colorants), Bayer et Hoechst. Il produit, du caoutchouc synthétique, de l’essence synthétique et du gaz Zyklon B, qui on le sait, sera utilisé pour gazer les déportés. Rien qu’à Auschwitz seul, environ 20 tonnes de ce gaz mortel serviront à assassiner des déportés IG Farben profitera du travail de plus de 350 000 détenus durant la guerre à travers ses entreprises réparties dans tout le Reich. A Auschwitz, IG Farben agit d’emblée en coopération totale avec les SS. A tel point , que ses usines adoptent et les méthodes et la mentalité des escadrons nazis, à savoir la surpopulation dans les blocs, la sous-alimentation, les soins inexistants. Des milliers de détenus devenus des travailleurs forcés sont littéralement « tués » à la tâche, maltraités par les chefs d’équipe et les encadrants, voire même assassinés. Les déportés travaillant pour IG Farben Industrie ne sont pas là pour vivre, mais pour « périr dans le béton ». Car une de ses pratiques consiste à jeter les cadavres des prisonniers dans des tranchées creusées pour les câbles et à les couler dans le ciment. Sur environ 35 000 détenus passés par le site de production de caoutchouc synthétique de Buna, 25 000 au moins meurent. Dans la filiale Bayer du groupe IG Farben, des médecins SS testent un certain nombre de « préparations » chimiques sur les détenus des camps de concentration. A ce sujet, des lettres datées d’avril-mai 1943, trouvées par l’Armée rouge à la libération d’Auschwitz sont édifiantes: IG Farben écrit au commandant du camp d’Auschwitz :« En vue d’expérimenter un soporifique, vous serait-il possible de mettre à notre disposition quelques femmes et à quelles conditions, toutes les formalités concernant le transfert de ces femmes seront faites par nous. » « Nous sommes en possession du lot de 150 femmes. Votre choix est satisfaisant quoique les sujets soient très amaigris et affaiblis. Nous vous tiendrons au courant du résultat des expériences. » « Les expériences n’ont pas été concluantes. Les sujets sont morts. Nous vous écrirons prochainement pour vous demander de préparer un autre lot. » Quant à AGFA, la division chimique du groupe, elle puise dans le camp de Dachau une main-d’œuvre gratuite pour produire des appareils photo, des pellicules et des talonnettes de bottes (à partir des chutes de celluloïd). À la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, Krupp, IG Farben seront traduits en justice pour crimes de guerre par les autorités américaines. Pour le groupe Krupp, Alfried Krupp Von Bohlen und Halbach, directeur général du groupe, est condamné à douze ans de prison par un tribunal militaire américain. Il sera amnistié au bout de trois ans. Relevons que Krupp est l’une des premières entreprises à reconnaître sa responsabilité vis-à-vis dans l’exploitation de la MO concentrationnaire: dès 1959, elle indemnise les travailleurs forcés juifs qu’elle a employés. IG Farben a été condamnée à la dissolution pour crimes contre l’humanité. Mais malgré cela, elle possède toujours un statut juridique malgré son démantèlement entre les sociétés Bayer, BASF et Höchst. Et pour ce qui est de la division AGFA, elle reprendra une activité normale et lucrative après-guerre, notamment en imagerie médicale et artistique. Musique 1 : https://www.youtube.com/watch?v=w8KQmps-Sog Muse - Uprising [Official Video] jusqu’à 1 min 47 Cette chronique D’ici et D’ailleurs est consacrée aux industries qui ont profité de l’accès au pouvoir du régime nazi et du temps de guerre pour se développer, s’enrichir et qui ont servi l’expansion du régime nazi en exploitant de la MO concentrationnaire. Après les fleurons de l’industrie allemande, comme Krupp, IG Farben, allons voir du côté des constructeurs automobiles qui se sont mis au service des nazis. Une guerre ne se fait pas sans transport de troupes, sans tanks et véhicules de combats. Sans cela, pas de logistique. Sans le régime nazi, l’entreprise Volkswagen n’aurait pas existé. Volkswagen, llittéralement, la voiture du peuple, est créée par Hitler pour produire une voiture à bas coût, la célèbre Coccinelle, sur le modèle de production en série de l’américain Ford. Hitler veut une motorisation massive de l’Allemagne. En 1938, Hitler inaugure une usine géante près de Hanovre destinée à produire à la « voiture du peuple » en série. Mais il n’y aura que du matériel militaire qui sortira de cette usine à Wolfsburg, d’abord des jeeps, puis à partir de l’été 1941, des chars, des missiles V1, ou encore des moteurs d’avions et des munitions. Et pour tenir les rythmes de production, l’usine Volkswagen tourne avec des travailleurs étrangers, volontaires ou forcés. Et comme les Krupp, IG Farben et bien d’autres, elle exploite, dans des ateliers délocalisés, des travailleurs forcés et des détenus des camps de concentration, le plus souvent dans des conditions effroyables. Dans les années 1990, le constructeur allemand a tenté de réparer ce préjudice préjudice en créant un fonds d'indemnisation des travailleurs forcés et en laissant les historiens accéder à ses archives pour exhumer ce sombre passé. En 2011, l’usine qui était un outil de propagande de Hitler faisait un don d’un million de dollars à l’Anti-Defamation League, une ONG fondée par le B’nai B’rith aux États-Unis dont le but premier est de soutenir les Juifs contre toute forme d’antisémitisme et de discrimination. En 2013, Volkswagen faisait un don d'un million d'euros pour la préservation de la mémoire du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau . Le concepteur de la fameuse « voiture du peuple » , la Volkswagen, c’est Ferdinand Porsche. Le « grand ingénieur » Ferdinand Porsche, comme on l'appelait dans les milieux d'affaires Si les bolides Porsche vous font rêver, le créateur de la marque qui porte son nom est nettement moins reluisant. La marque allemande, dont la naissance remonte aux années 30, fut accusée de collaboration économique avec le IIIe Reich. Son patron, Ferdinand Porsche a incarné, comme les dirigeants d’IG Farben ou de la Deutsche Bank, le grand capital qui s’est mis au service de la machine de guerre nazie, en profitant directement des largesses du régime et de sa législation du travail inhumaine Porsche, en 1937, adhère de son plein gré au parti nazi. En 1942, il s’enrôle même dans la SS. Il utilise son excellente relation avec Hilter pour faire avancer ses projets de développements industriels et pour faire tourner son bureau d’études .Grâce à l’industrie de guerre, les profits du petit bureau d’étude de Stuttgart passent de 3 000 Reichmarks en 1934 à plus de 2 millions en 1944. Porsche joue un rôle important dans l’économie de guerre nazie. En tant que président de la Commission Panzer, Ferdinand Porsche fait des innovations à l'origine de différents blindés. Il produit aussi une large gamme d'avions militaires . On relève aussi son rôle essentiel dans la mise au point et la fabrication d'armes de représailles telles que les bombes volantes Fi 103, utilisées sans discrimination contre les civils. Pour produire tout ce matériel, Il exploite, lui aussi bien entendu la main-d’œuvre des déportés. Ferdinand Porsche comptait parmi ses proches amis, outre le Führer lui-même, le Dr Robert Ley, patron du Front du travail (Arbeitsfront), le Reichsführer SS Heinrich Himmler, et Fritz Sauckel qui portait le titre pompeux de « plénipotentiaire général pour la mise au travail ». Ferdinand Porsche avait saisi l'importance de la productivité, la nécessité de l'augmenter sans cesse était devenue chez lui une véritable obsession. Une nécessité que son ami Fritz Sauckel, responsable de la déportation massive des travailleurs, résumait ainsi dans sa première directive du travail : « Les travailleurs étrangers seront traités de manière qu'on les exploite au maximum, avec un minimum de dépenses. » Et cette règle ne s’est pas appliquée seulement à la main-d'oeuvre étrangère. Porsche et l'appareil de terreur nazi avaient redécouvert l'esclavage comme méthode pour augmenter la productivité. Après la guerre, la famille Porsche sera arrêtée et détenue en zone française pour ses responsabilités dans l’emploi de travailleurs forcés français. Une respiration musicale et la Chronique D’ici et D’ailleurs revient sur Radio Judaica Musique 2 : https://www.youtube.com/watch?v=6Ejga4kJUts The Cranberries – Zombie de 39 sec à 2 min 21 Je vous parlais avant la pause musicale, de l’apport essentiels à l’effort de guerre de constructeurs automobiles tels que Ferdinand Porsche, fervent pro nazi et ami d’Hitler . Restons encore un peu dans le domaine automobile . Allons voir du côté du réputé constructeur automobile BMW La famille Quandt, propriétaire de BMW, déjà richissime avant la guerre, profite du nazisme puis du conflit mondial pour s’enrichir davantage. Günter Quand adhère au parti nazi (NSDAP) dès 1933 . Il sera un rouage incontournable de la machine de guerre nazie. La famille possède aussi les usines d’accumulateurs AG Afa (future Varta) , qui tournent à plein régime. Les sous-marins et bombardiers sont tous équipés d’accumulateurs sortis du site de Hagen, près de Hanovre . Ici encore, la famille Quandt ne s’embarrasse pas du fait de trouver sa MO dans les camps de concentration. A cause des émanations toxiques, contre lesquelles aucune protection n’était fournie aux déportés, l'espérance de vie n'y dépassait pas six mois. BMW utilise aussi sans scrupule ses relations pour se débarrasser de ses concurrents : pour éliminer physiquement et racheter ses concurrents, Günther Quandt faisait aussi appel à la Gestapo. À la différence d’autres grandes firmes du IIIe Reich, telles que Flick ou Krupp, BMW ne sera pas inquiété par la justice alliée. Les documents, pourtant accablants qui se trouvent en possession des Britanniques ne sont jamais parvenus aux juges de Nuremberg. Ce n’est qu’en 2008, suite aux effets retentissants de la diffusion, en Allemagne, d’un documentaire choc « Une fortune au-dessus de tout soupçon » (Arte, 21 h 45), que la famille Quandt a enfin accepté d'ouvrir ses archives pour un « travail de mémoire ». Le réalisateur démontrait d'une manière irréfutable que les patrons des célèbres berlines ont fait fortune grâce au régime nazi. La famille avait d'abord refusé toute interview au journaliste allemand, à l'exception de l'un des petits-fils du patriarche, l'industriel Günther Quandt, pour dire seulement que l'enquête « ne servirait pas l'Allemagne » et qu'il serait « temps d'essayer d'oublier tout cela ». C’est justement ce que nous ne faisons pas à Radio Judaïca., oublier tout ça ! VIrgule Nous savons que sans argent, il n’y a pas de guerre, et que sans finances solides, aucun rêve de conquête mondiale n’est réalisable. C’est pourquoi, nous allons voir maintenant les agissements douteux, voire criminels, de certains établissements financiers Commençons par Allianz, banque et assurances.En 1933, son directeur, Kurt Schmitt, qui aime se faire photographier en uniforme nazi, est nommé ministre des Finances du Reich. Aussitôt, des nazis remplacent les délégués du personnel et les employés juifs sont licenciés. Au lendemain de la nuit de cristal, le 10 novembre 1938, les nazis permettent à Allianz de ne pas payer les assurances-vie, ni de rembourser les biens juifs saccagés ou détruits. Allianz est même l’assureur des camps de la mort dont celui d’Auschwitz, il assure le matériel, les entreprises et installations des SS. Après l’assurance, passons au secteur bancaire avec la Deutsche Bank, la première banque privée allemande. Cette banque participe à l’aryanisation de l’économie nationale par la récupération et la vente à bas prix des entreprises juives. Dès mai 1933, les dirigeants de la Deutsche Bank acceptent le renvoi des deux membres juifs du directoire. Ensuite, elle contribue à financer la construction du camp d’extermination d’Auschwitz. Certains dirigeants de la banque à Berlin qui autorisent tous les crédits, et d’autres en Silésie, savent pertinemment bien à quoi servent les installations qu’ils financent. La banque profite aussi de l’exploitation des travailleurs forcés dans les entreprises qu’elle finance. Entre 1942 et 1943, la Deutsche Bank est impliquée dans les transactions d’or dont près de 750 kg proviennent des victimes de la Shoah. La Dresdner Bank a été fondée en 1872 par 2 familles juives. Mais en 1933, le personnel juif est chassé de la banque et Hitler nomme deux membres de la SS dans son directoire et va alors soutenir le régime nazi, plus encore que les autres grandes banques allemandes. Elle sera surnommé « la banque des SS », parce l’élite du Reich y a ses comptes , notamment Heinrich Himmler. Son business plan, c’est l’exploitation ciblée de la détresse de ses partenaires juifs , sa coopération avec l’administration, le parti nazi et la police. Elle œuvre de concert avec la Gestapo et la SS pour s’approprier des entreprises juives. La banque contribue beaucoup au commerce de l’« or nazi », y compris des bijoux et prothèses dentaires arrachés aux déportés. En outre, elle finance la construction des chambres à gaz d’Auschwitz. Pour ce qui est de planquer les œuvres d’art que les nazis volent aux Juifs, c’est la Commerzbank qui s’en charge. En Suisse, les banques suisses ne sont pas en reste. Elles jouent le rôle de « receleur de Hitler » et de sa politique de pillage systématique. La Banque Nationale Suisse (BNS) et les établissements privés sont les principaux intermédiaires financiers des nazis. 85 % de l’or exporté d’Allemagne transitent par les banques helvétiques afin d’y être blanchis. Sur les 8,5 milliards de dollars en or, au cours actuel, pillés aux banques centrales des pays occupés et aux Juifs d’Europe, 5,2 milliards sont ainsi « lavés » en Suisse. Il ne fait pas de doute que la collaboration économique de la Suisse a permis aux nazis de prolonger la guerre. La Chronique D’Ici et D’ailleurs continue dans quelques instants , juste après ceci : Musique 3 : https://www.youtube.com/watch?v=lc2n58vzhz8 Ben Harper & The Innocent Criminals - Jah Work (A Lewis Marnell Tribute) de 2min 05 à 3min 34 Nous arrivons à la dernière partie de cette chronique qui vous donne un aperçu des entreprises qui ont participé, avec zèle, par conviction ou par intérêt, au projet guerrier et génocodaire des nazis . Au-delà de la grosse industrie, tous les secteurs d’activité ont participé de près ou de loin au régime nazi. Et pas qu’en Allemagne. C’est le cas du géant IBM aux Etats-Unis. Dès l'accession de Hitler au pouvoir, IBM a investi en Allemagne plus de 7 millions de marks. Dans le but obtenir la possibilité de fabriquer ses machines à cartes perforées grâce auxquelles les nazis ont pu améliorer leurs techniques de recensement, notamment celui des Juifs. Ces systèmes leur ont permis aussi d’organiser de façon méticuleuse les déportations. De 1933 à 1939, ces appareils localisent avec précision toutes les catégories sociales jugées inférieures. Ainsi, chaque population a son numéro : 08 pour les Juifs, 02 pour les handicapés ou 06 pour les communistes espagnols. Les camps aussi ont leur numérotation: 01 pour Auschwitz, 03 pour Dachau. Les 2 000 machines à cartes perforées d’IBM permettent aux nazis de créer 1millard et demi de fiches, un milliard et demi de fiches pour aider à gérer efficacement des camps de prisonniers, de travail et d’extermination. Les machines étaient installées sur les sites des camps et ont accéléré le processus de mort industrielle. Sans IBM, l’identification et la déportation des Juifs aurait été moins efficace. Avec son « monopole" de la mise en fiches des concentrationnaire, la société IBM a réalisé un profit estimé à 10 millions de dollars en 1940 .. L'entrée en guerre des Etats Unis n’a absolument pas entravé les profits engrangés par IBM. Revenons en Allemagne et passons dans le domaine alimentaire avec l’entreprise Dr Oetker, géant de l’agro-alimentaire, célèbre fabricant de pizzas surgelées, de gâteaux, de levure et de crèmes dessert –Dr Oetker est aujourd’hui dans le top 10 des plus grosses fortunes allemandes. Sa fortune (estimée aujourd’hui à plus de 7 milliards de $) trouve son origine dans sa grande proximité avec le régime hitlérien. Le dirigeant de l’entreprise, Richard Kaselowsky, était un fervent admirateur du Führer. qui s’est investit dans le parti nazi Ce qui lui a permis d’obtenir de nombreux marchés publics. De 1939 à 1945, l’entreprise est florissante. Sa proximité avec le régime nazi lui donne l’occasion d’un marketing , disons, particulier. En effet, les épouses allemandes, qui doivent envoyer au front des douceurs faites maison pour renforcer le moral des troupes, trouvent sur les tickets de rationnement des recettes de la marque . Pour finir cette sinistre liste non exhaustive des entreprises scélérates, évoquons un nom réputé dans l’habillement masculin, Hugo Boss. En 1931, Hugo Ferdinand Boss, fondateur de l’atelier de confection du même nom, adhère au parti nazi. Son adhésion lui assure une entrée comme tailleur de l’armée de 1933 à 1945 : il fabrique des uniformes militaires, notamment ceux des SS, des Jeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht. Pour assurer sa production, il a puise dans le réservoir de main-d’œuvre de travailleurs forcés, français et polonais surtout, ainsi que la MO concentrationnaire. Après la guerre, Hugo Boss est condamné à 80 000 marks d’amende et privé de ses droits civiques. À sa mort en 1948, c’est son gendre qui prend les commandes. VIRGULE Dans l'idéologie nazie, racisme et politique économique ne faisaient qu'un. Les grands acteurs économiques de l’époque n’ ont pas eu de scrupules à servir la machine de guerre nazie, à bénéficier directement des largesses du régime et à tirer profit de sa législation du travail inhumaine qui a instauré l'esclavage industriel à grande échelle. C’est une faute de penser qu'il serait « temps d'essayer d'oublier tout cela », contrairement à ce que suggérait à un journaliste, il y a quelques années, l’héritier du fondateur de BMW, entreprise qui a largement mangé dans la gamelle nazie. Chers auditeurs, je vous retrouve mercredi prochain de 14h à 14h30 . Et la rediffusion de cette chronique, ce sera demain , jeudi de 16h30 à 17h. Musique 4 : https://www.youtube.com/watch?v=PJGpsL_XYQI Evanescence – Lithium Jusqu’à 2 min 44