ET SI PAS MAINTENANT, QUAND ? Ep38
- intro
- Bonsoir. Bienvenue dans l'émission du CCLJ, "Et si pas maintenant, quand?". Avec nous ce soir: Nicolas Zomersztajn, Rédacteur en chef de Regards, pour son traditionnel billet d'humeur. Il sera question de déclarations de Bart De Wever sur les migrants. Chouna Lomponda, responsable communication au CCLJ, avec qui nous ferons plus ample connaissance dans cette émission. Frédérique Schillo, qui sera en direct depuis Jérusalem pour commenter l'actualité israélienne. Laurent-David Samama, journaliste et écrivain, nous présentera son nouveau livre "Les petits matins rouges". Une conférence qu'il donnera au CCLJ ce 6 juin. Jean Rosenfeld, de Agora Brussels, qui viendra nous parler du système de parlement citoyen.
- itw 1 - Nicolas Zomersztajn
- On commence cette émission en compagnie de Nicolas Zomersztajn. Bonjour Nicolas.
- Nicolas Zomersztajn, vous êtes le Rédacteur en chef de Regards, la revue du CCLJ. Ce soir, vous nous avez préparé un billet d'humeur sur Bart De Wever et les déclarations qu'il a faites au sujet des migrants.
- ..... Tout cela est très instructif sur la politique des migrants telle qu’elle est conçue et menée. C’est choquant, du moins interpellant.
- En fait, le rapport de la NVA à la migration nous ramène aux bruits des bottes et aux heures les plus sombres de notre histoire, à savoir la Seconde Guerre mondiale ?
- ..... Soucieux d’empêcher l’afflux de réfugiés juifs en Belgique, il expulse et renvoie en Allemagne des centaines de Juifs quitte à échanger des informations avec les services de sécurité du 3e Reich, c’est-à-dire les services du chef SS Reinhard Heydrich !
- Ce n’est donc pas l’extrême droite qui bafoue les principes démocratiques, Nicolas ?
- ..... Et c’est bien dans sa ville que se trouve le Musée Red Star Line dont le fil conducteur du parcours muséal est le voyage mouvementé sur les traces des émigrants européens vers l’Amérique du Nord.
- Nicolas Zomersztajn, merci pour ce billet d'humeur. A bientôt dans cette émission.
- musique
- itw 2 - Chouna Lomponda
- On écoutait le chanteur belge Milow avec "You don't know". J'accueille tout de suite Chouna Lomponda. Bonsoir.
- Chouna Lomponda, vous êtes journaliste de formation, bien qu'aujourd'hui, vous travailliez en tant que chargée de communication. Et depuis peu d'ailleurs, vous exercez ces fonctions au CCLJ. Vous êtes aussi une citoyenne engagée. On vous recevait d'ailleurs il y a quelques mois pour nous parler de votre projet "De la réussite parmi vous", une campagne de sensibilisation contre les stéréotypes. On vous a invitée ce soir pour faire plus ample connaissance avec vous car vous avez un parcours qui ne nous a pas laissés indifférents.
- Commençons peut-être par le commencement, c'est-à-dire votre enfance. Chouna Lomponda, votre père a été Ambassadeur du Zaïre en Israël. Et étant également Chef d'Etat Major des Armées, il a contribué à initier une coopération militaire avec Tsahal. On peut dire qu'il a joué un rôle très important!
- mon Père il a été Ambassadeur du Zaïre en Israël, mais étant officier supérieur (Amiral le premier du Zaïre après l'indépendance), et en qualité de Chef d'Etat Major des Armées, il a été le premier à avoir initié pour le Zaïre une coopération militaire avec Tsahal... Je me rendais en Israël toutes les vacances et congé scolaires. Nous résidions à Tel aviv Herzliya Pituah...
- De par le métier de votre père, vous vous rendiez régulièrement en Israël. Qu'avez-vous pensé du pays à l'époque?
- Cette vie à moitié en Israël, c'était peut-être votre premier contact avec la communauté juive. Mais il y en a eu de nombreux depuis. Vous avez travaillé 8 ans au Musée juif de Belgique, en qualité de porte-parole et responsable communication. Et depuis peu, vous êtes chargée de communication au CCLJ. Comment pourrait-on décrire ce lien qui vous unit indéniablement à la communauté juive?
- A côté de votre parcours professionnel, vous avez également plusieurs projets personnels, comme par exemple Success DiverStory, dont on a déjà parlé dans cette émission. Pour rappel, il s'agit d'une association qui promeut la cohésion sociale et la diversité. A l'origine de cette association, 5 personnes, dont vous, qui aspirent à « être Ensemble », le changement qu'ils voudraient voir dans ce monde. Chouna Lomponda, quel est ce changement que vous voudriez personnellement voir dans le monde?
- Que signifie pour vous cet engagement citoyen? Et qu'apporte-t-il aux autres autour de vous?
- Parmi vos combats, ou vos missions, on retrouve aussi cet "empowerment" des femmes. C'est un terme anglais qu'on pourrait traduire par autonomisation. Chouna Lomponda, que faites-vous pour donner aux femmes les outils qui leur permettent de devenir des leaders?
- Quels sont les prochains défis que vous souhaitez relever?
- Chouna Lomponda, merci d'avoir été des nôtres ce soir. Ce fut un plaisir de découvrir ce parcours impressionnant. On vous retrouvera bientôt au CCLJ. Bonne soirée.
- musique
- itw 3 - Frédérique Schillo
- C'était Mimkha ad elay, un titre de Hanan Ben Ari. On retrouve tout de suite Frédérique Schillo qui est avec nous depuis Jérusalem. Bonsoir.
- Pour ouvrir l'actualité ce soir, on va parler de Benyamin Netanyahu. Le Premier Ministre fait encore parler de lui alors qu'il fait tout pour faire voter une loi qui lui permettra d'être immunisé. On se souvient bien sûr qu'il est au coeur de plusieurs affaires de corruption. Sa préoccupation du moment est bien sûr d'échapper à la justice. En Israël, ces tentatives du Premier Ministre consternent beaucoup de monde et une manifestation est même prévue ce samedi à TLV. Frédérique, comment Netanyahu compte-il s'y prendre pour parvenir à ses fins?
- Autre sujet à l'actualité ce soir, le plan de paix de Trump, ce fameux deal du siècle. Jared Kushner, le haut conseiller du Président américain, a annoncé qu'on en saurait plus dans un mois, lors d'une conférence internationale à Bahreïn. Beaucoup de pays participeront à cette réunion, par contre, l'Autorité palestinienne ne sera pas de la partie, alors qu'elle est une des premières intéressées. Frédérique, à quoi peut-on s'attendre lors de cette conférence internationale?
- A quelques jours des élections européennes, il est intéressant pour nous de faire le point sur les relations que les Etats de l'Union entretiennent avec Israël. Frédérique, ces liaisons sont-elles positives et favorables, pour l'un comme pour l'autre? Ou au contraire, elles sont plutôt instables et fragiles?
- Frédérique Schillo, merci pour cette analyse à nouveau très pertinente. Bonne soirée.
- Musique
- itw 4 - Laurent-David Samama
- On écoutait Feist avec son titre I wish I didn't miss you. J'accueille à présent Laurent-David Samama. Bonsoir.
- Laurent-David Samama, vous êtes journaliste. Et entre autres notre correspondant pour Regards depuis Paris. On vous reçoit ce soir pour parler de votre nouveau livre "Les Petits matins rouges". Dans cet essai, vous retracez l’histoire du mouvement trotskyste en France, en mettant l'accent sur ceux qui militaient en son sein, parmi lesquels de nombreux juifs.
- Avant de parler de cette spécificité, il serait peut-être intéressant de faire un petit rappel sur ce qu'est le mouvement trotskiste. Laurent-David Samama, quelles sont les grandes lignes de cette mouvance, et quelles sont ses particularités françaises?
- Dans votre livre "Les Petits Matins rouges", vous retracez l’évolution du trotskisme de long en large, c'est-à-dire en parant du Yiddishland révolutionnaire jusqu'à l’anticapitalisme des années 2010, en passant bien sûr par les années 1960-70 qui marquent l'âge d'or du mouvement. Sur quoi mettez-vous particulièrement l'accent dans votre essai?
- Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
- Vous mettez aussi en lumière un aspect qui nous intéresse particulièrement: celui du lien privilégié qui existait entre judaïsme et trotskisme. De nombreux juifs laïques ont activement participé au développement du mouvement en France. Laurent-David, y a-t-il une corrélation entre judaïsme et trotskisme?
- 1. Le trotskysme célèbre la primauté de l’étude. Il faut lire, débattre et se former sans cesse. 2. Environ vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ces Juifs « nés après », comme on disait pudiquement, ont grandi dans l’ombre de rescapés de la Shoah.
- On parlait des années 1960 et 1970, qui marquent la période la plus prospère du trotskisme français. C'est également durant cette période que de nombreux militants juifs ont rejoint le mouvement. Qui étaient-ils et quel a été le rôle de ces figures juives françaises dans le mouvement trotskiste?
- de nombreux militants trotskystes français des années 1960 et 1970 ont reconverti la ferveur religieuse et messianique de leurs ancêtres issus du Yiddishland en militantisme d’extrême gauche. ils sont influents dans la culture, les médias, le monde associatif, et même en politique
- On a longuement parlé du lien qu'il existait entre trotskisme et judaïsme. Laurent-David Samama, qu'en est-il de celui entre trotskisme et sionisme? Est-il autant évident?
- Plus de trente ans après la chute du communisme, que reste-t-il aujourd'hui des héritiers de Trotsky?
- Laurent-David Samama, un grand merci d'avoir été des nôtres ce soir. On aura l'occasion de vous retrouver au CCLJ ce jeudi 6 juin pour approfondir ces questions avec vous puisque vous y présenterez votre livre "Les petits matins rouges". La conférence débutera à 20h. A très bientôt donc.
- Musique
- ITW 5 - Jean Rosenfeld
- Un super titre du John Butler Trio, c'était Zebra. Avec moi en studio, Jean Rosenfeld. Bonsoir.
- Jean Rosenfeld, vous êtes doctorant à la faculté polytechnique de l'ULB. Vous y êtes aussi assistant. Vous donnez de nombreux cours, principalement de statistiques et d'informatique. On vous accueille ce soir pour parler d'un projet dont vous faites partie, il s'agit de Agora Brussels. Agora, c'est une organisation politique qui propose une forme de démocratie alternative, par tirage au sort. Le mouvement souhaite véritablement réinventer les élections.
- Jean Rosenfeld, de quel constat est né Agora?
- Agora propose donc un parlement bruxellois citoyen, une assemblée dont les membres sont tirés au sort. Quels sont selon vous les avantages de cette option?
- - les citoyens seraient mieux représentés puisqu’ils sont tirés au sort et non élus. - ce système permettrait de mieux servir l’intérêt général puisqu’il n’y a pas de contraintes électorales et de visions à court terme - tout le monde peut être gouvernant et gouverné
- Jean Rosenfeld, pourquoi d'après vous le vote traditionnel ne convient-il pas?
- fonctionner par la pratique
- Vous souhaitez institutionnaliser le tirage au sort. Ce système a d'ailleurs déjà été testé dans d'autres pays. A-t-il fait ses preuves?
- Comment Agora compte-il s'y prendre pour recruter ses représentants? Quels sont les critères sur lesquels vous vous basez pour tirer au sort les citoyens?
- 89 tirés au sort
- Quel sera le rôle et le statut de ces représentants?
- Concrètement, comment cela fonctionnera-t-il? Quand prévoyez-vous que le système soit mis en place?
- Agora a annoncé il y a peu qu'il présenterait une liste électorale aux élections régionales. Jean Rosenfeld, pourquoi ce choix?
- Jean Rosenfeld, merci de nous avoir parlé du projet Agora. Nous vous souhaitons bonne chance pour les élections de dimanche! Bonne soirée.
- conclusion
- Notre émission touche à sa fin. Merci à tous nos invités d'avoir été avec nous ce soir et à vous d'avoir été à l'écoute.
- A l'agenda au CCLJ cette semaine: - Lundi 3 juin à 19h, l'assemblée générale du CCLJ. - Jeudi 6 juin à 20h, la conférence de Laurent-David Samama qui nous présentera sous nouveau livre "Les petits matins rouges".
- Pour toute information sur nos activités, n'hésitez pas à vous rendre sur le site du CCLJ, www.cclj.be Quant à nous, on se retrouve dans deux semaines, à 18h30. D'ici là, vous pouvez réécouter cette émission en vous branchant sur Radio Judaïca dimanche à 19h, ou à tout moment via le podcast disponible sur le site de la radio et celui du CCLJ. Bonne soirée à tous et à dans deux semaines!